À l’heure où fleurissent sur internet, les images de rues désertes, de places vides, de villes fantômes, petit retour à Otin. Cette fois, ce n’est plus du canyon dont il s’agit, mais du village situé juste au-dessus. Perché sur les hauteurs de la Sierra de Guara, dominant les formations géologiques des cheminées de fées, et l’eau limpide du Mascùn, c’est un voyage hors du temps.
Déserté par son dernier habitant dans les années 1970, il fait partie de ces nombreux villages aragonais, victimes de l’exode rural. En effet, il y aurait plus de 300 villages abandonnés en Aragon. Ici, c’est après une marche sous l’ombre des vautours que l’on y accède.
Si son clocher s’élève encore, ce sont déjà en partie des ruines qu’il domine. La végétation reprend ses droits. Les ronces envahissent peu à peu les jardins. Les chênes poussent entre les murs. Et quand la toiture commence à s’effondrer, c’est la maison qui disparaît. Ici, un balcon qui ne tient plus que d’un côté. Là, une cheminée aragonaise encore debout, comme bravant le toit qui, lui, tombe morceau par morceau…Les portes ont disparu, mais les encadrements en pierre tiennent tête au temps qui passe. Les sangliers ont retourné la terre du cimetière. Il n’y a plus que les fantômes pour (se) reposer en paix à Otin !